Parmi les espèces emblématiques du Saint-Laurent, le béluga se distingue non seulement par sa silhouette blanche et son comportement social, mais aussi par son étonnante capacité à communiquer.
L’un des éléments clés de cette communication réside dans son front bombé et souple, appelé le « melon ». Ce melon peut changer de forme grâce au déplacement d’air dans les cavités nasales du béluga. Cette flexibilité anatomique lui permet de produire une grande variété de sons — une particularité qui lui a valu le surnom affectueux de canari des mers.
Les bélugas émettent une vaste gamme de vocalisations : sifflements, clics, claquements, grognements… À nos oreilles, ces sons peuvent paraître similaires ou simplement intrigants. Pourtant, ils jouent un rôle crucial pour les bélugas. Ils permettent aux individus de rester en contact, de se reconnaître, d’interagir et de s’adapter à leur environnement. Dans un milieu marin où la visibilité est souvent réduite, ces signaux sonores deviennent essentiels à leur survie.
Fait méconnu mais fascinant : le béluga ne possède pas de cordes vocales. Il produit tous ses sons à l’aide d’un sac nasal situé près de son évent. En d’autres mots, il « parle du nez » — un mécanisme unique qui le distingue de nombreuses autres espèces, qu’elles soient marines ou terrestres.
Le béluga se sert aussi de ces sons pour s’orienter, grâce à l’écholocalisation. Il émet des sons qui rebondissent sur les objets autour de lui, ce qui lui permet de percevoir son environnement à travers les échos. Ce sens est d’une importance vitale, surtout dans les eaux profondes et souvent troubles du Saint-Laurent, où la vue ne suffit pas toujours.
Et tout comme chez nous, la communication chez les bélugas s’apprend. Les jeunes testent des sons, imitent les adultes, explorent les possibilités de leur voix nasale. Il leur faut généralement entre un et deux ans pour maîtriser les vocalisations complexes de leur espèce. Cet apprentissage est essentiel à leur développement et à leur intégration dans la communauté.
